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REVIEWS

 

http://www.dustedmagazine.com

Monosourcil
s/t one-sided 12”
(Gaffer/Steak au Zoo/Down Boy)
Harsh, anaerobic avant-thrash from France. Sort of like Melt-Banana, but with absolutely no room to breathe. The combination of guitar tone, vocal barking, and sharp, mid-fi recording make this one just about unbearable, no matter who you are. Kids' tantrums. Sounds like early Black Dice with the hardcore aesthetic already washed out. Not the jam. Numbered edition of 300 in a foldover, silkscreened sleeve.

http://www.stnt.org


Monosourcil pour mono-oeil. Cyclope pour n’a-qu’une-face. N’a qu’une face de vinyle noir, noir bitume, bitume encore chaud, gluant, et de l’autre côté n’a pas de face. C’est comme ça. Rien. Alors si tu veux, prends ton Typex et fais un dessin. Tu as le droit, comme sur les tables quand tu étais au lycée si tu veux. Mais attention de ne pas te planter de face, hein. Parce que celle qui n’appartient pas au néant te rappellera que les cyclopes, c’était des fils du chaos. La face, la seule, celle qui s’écoute. Les cyclopes en émergent à coup de riffs tranchants, mal-sonnants, assez stridents et très cassants. Cassent la mélodie. Cassent le riff. Une batterie qui casse la gratte et la basse. Une voix qui déraille comme un train – non, qui déraille comme celle d’un gars qu’on a attaché au train avant de partir, contrôle toujours gardé sur le délire. Camisole pour vraiment sales gosses. No wave et surréalisme, quoi. Influence ? Arab on Radar. Cyclope, mais pas clone. Ici pas de voix érotico perverse. Moins de foutre, comme dirait Erwan, beaucoup moins. Mais beaucoup de morve comme en coule des pires teigneux. Des teigneux qui ont évité d’apprendre leurs leçons, on s’en doute. Des teigneux qui font leur devoir sans s’appliquer, au contraire – sinon ils le feraient mal. No wave à mille lieues de la noise de bons élèves à laquelle la France nous a habitué ces derniers temps. Une impertinence tout à fait jouissive… Remets en couche : pur lavage au cutter ou dose de crack. C’est le seul choix.

http://www.nextclues.com

Ralfrock, notre ami collaborateur et nextcluesiste de longue date, est en train d’écrire une thèse de géopolitique rock à laquelle je n’ai pas entravé le moindre mot et qui tenterait de prouver, dans les grandes lignes, que l’étude comparée des subdivisions géographiques du rock et de ses genres en France et aux Etats-Unis présente des similitudes assez flippantes. Cartes à l’appui, il commence sa démonstration par son département (le 30) et cite de nombreux combos de punks hallucinés et consanguins qui s’apparenteraient aux Butthole Surfers, Scratch Acid, 13th Floor et autres texans allumés du bulbe. Je saisis enfin le rapport entre son propre groupe, los tres ombres de Shub, et ZZ Top et il continue son explication en faisant le tour des deux pays, baguette à la main. Malgré une généralisation apparente, c’est affolant : le Sud (sauf le Gard, no man’s land bien à l’écart, nous venons de le voir) = sludge et stoner; le Sud-Ouest = hardcore auto-parodique et vegan + surf music par des artistes au melon démesuré; le Nord-Ouest = grunge de vieux branlos alcoolisés + folk lo-fi par ces mêmes vieux branlos alcoolisés; le Nord = noise cynique; la Capitale = groupes émo + indie rockers qui se donnent plus d’importance qu’ils n’en ont; le Sud-Est = le néant ou une zone libre pour les vieilles blindées, les îles = world music sans intérêt, le Centre = rock bouseux pour et par des rednecks, Centre-Est = post-rock arty et calculé + hardcore bagarreur.

Il nous reste le Grand Est, terre sordide de fils d’immigrés qui se défoncent cheap et qui délavent l’avant-rock à l’eau écarlate et le décalquent aux émanations de colle forte. C'est là que j'interviens et que je confirme la théorie de Ralfrock.
Nancy et Providence sont enfin logiquement jumelées et monosourcil s’impose de par lui-même comme un fer de lance possible de Load Records (they wish) : no(ise)-wave moderne, aléatoire, minimaliste, ultra-brouillonne et criarde. L’attirail est complet. Les Landed, Arab On Radar et Lightning Bolt sont tous passés par ces expérimentations et le “allons vite en studio capturer l’innocence et la spontanéité de notre gros bordel !” marche à la perfection pour les hommes à la barre de poils : 11 titres qui tournent tous autour de la minute, de rythmes no-wave et presque dansants, d’un seul accord d’une guitare stridante et distordue, d’une basse pachydermique, d’une noise grindée et de gémissements que l’on jurerait féminins ou penchant du même côté que le fou chantant d’Arab On Radar - Charles l’était aussi.

Ce foutoir magnifique et cette débauche compulsive ne sont déployés que sur le seul côté gravé (la face B, je parie) de ce 12” limité à 300 exemplaires numérotées (j’ai commandé le 22/300 et j’ai eu le 164... s’il faut ils sont tous numérotés 164/300, mais si jamais t’as le 22, je veux bien faire un échange). Du côté vierge, ils vous proposent de faire votre propre dessin, une gravure, une peinture ou je sais pas quoi qui ressemble trop à du travail manuel et technique pour que je m’y risque. La pochette existe en quatre couleurs différentes, rouge, bleu, vert et noir, à toi de choisir. A l’intérieur, tu tomberas sur cinq inserts amusants et si tu crois que tu vas t’en sortir aussi facilement que ça : “oui, c’est assez con mais j’ai pas de tourne-disques”, monosourcil a tout prévu. En même temps que ce bel objet, ils filent un cdr qui contient les mêmes onze titres sanglants.

Attention, ce disque n’est pas Bohumil-free.

http://www.myspace.com/velvettour

Monosourcil: noise acérée
Leur label Gaffer Records est excellent ! À son actif, ce chercheur de têtes ne compte pas moins parmi ses oyes que les brillants Gentle Veincut, Don Vito, Death to pigs, Nervous Kids et autre… Action Beat.
Mais, Monosourcil est à part. Ces gars là jouent l’urgence : les morceaux sont rapides et vifs, les riffs abrasifs et la rythmique incisive. Les nancéiens ne perdent jamais leur temps ! Les compositions sont serrées, pas de boniments sonores, pas de verbiage du chant. Ils leur préfèrent un essentiel : le tranchant d’une note, des stries de batterie toujours ciblées… « À la fin de l’envoi… Je touche ! ».
Impatient, Monosourcil ne laisse pas le public tergiverser : le son est à prendre ici et maintenant. Enrôlés par le charisme de cette voix aiguë qui semble nous commander, on s’exécute et on presse le pas.
Rares sont les moments d’accalmie, Monosourcil est en furie. Alarmistes ? Sûrement pas, mais on se dit que si ces types là sonnent si bien l’alerte, on ferait peut-être bien les écouter.
Texte : Coralie Le Berche